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IA et rédaction web : un bon duo ?

Chat GPT, Google Gemini (ex Bard), Microsoft Copilot… Le recours aux intelligences artificielles génératives pour la production de contenu se généralise. Certes, elles offrent un gain de temps et une exhaustivité assez déconcertante. Mais quels sont les risques à en abuser ? Voici mon [humble] avis sur le sujet.

Primo : l’honnêteté intellectuelle

Je reçois régulièrement des offres de sous-traitance par email : on m’y propose des articles à très bas coût pour mes clients grâce à une rédaction 100% IA. Je m’interroge : comment pourrais-je vendre des prestations pour lesquelles j’aurais l’impression de mentir à mes clients ? Pire : quelle est ma valeur ajoutée si je laisse l’IA faire mon job ?

En clair… Dresser un plan pour un article ou un livre blanc puis le soumettre à l’IA pour vérifier que je n’ai rien omis : ok. Mais lui demander de faire le boulot de rédaction à ma place : niet ! Demander à l’IA un mémo sur un sujet pour que je puisse ensuite orienter mes recherches : oui. Lui demander de faire tout le travail : non ! J’ajouterai que c’est même risqué. A titre d’exemple, j’ai sollicité l’an dernier Google Bard pour obtenir des informations sur l’éolien. J’ai ainsi obtenu différentes données très pertinentes provenant de plusieurs études. Or une statistique m’a semblée étrange… Vérification faite : l’item étant mal formulé, le chiffre indiqué par l’IA devenait complètement faux.

Mes étudiants me demandent souvent s’ils peuvent utiliser l’IA pour corriger leurs fautes de syntaxe et d’orthographe. Je leur réponds oui évidemment et les mets en garde sur le fait, d’une part que leur lecteur ou correcteur n’est pas un lapin de six semaines et saura identifier un contenu intégralement généré par IA, d’autre part les détecteurs d’IA sont désormais très efficaces et permettraient de les confondre.

 

Secundo : la plume et le style d’écriture

Imaginez un web où tout le contenu serait uniformisé à la sauce wikipédia. Des rédactionnels sans saveur, sans humeur, sans style, sans fun… juste 100% plats. Comme si on nous servait en boucle de l’information brute, en supprimant les chroniqueurs, les humoristes, les éditorialistes… Bonjour l’ennui !
Selon moi, le style c’est justement ce que doit cultiver un bon rédacteur web. Pour donner envie au lecteur d’aller jusqu’au dernier mot. Pour le faire sourire, le faire réfléchir et surtout lui donner du plaisir à lire.

 

Tertio : l’uniformisation des contenus

Avez-vous déjà essayé de proposer deux ou trois fois de suite le même prompt à Chat GPT ? Vous obtiendrez certes trois résultats qui semblent différents mais in fine, en regardant à la loupe, le contenu reste en substance le même. Seuls l’ordre et les phrases changent. Car contrairement à l’homme, l’IA n’est pas encore capable d’apporter de la nuance, de construire un raisonnement de pensée en s’appuyant sur des statistiques pas plus que de parler de son expérience.
Ainsi, sur le fond, si tout le monde se met à utiliser l’IA, le contenu web sera lissé, standardisé et à terme appauvri. Si l’internaute recherche des informations sur un sujet et qu’il a l’impression de lire toujours la même chose, il risque de se détourner de web. Car n’est-ce pas justement la richesse et la diversité de contenu que l’on attend d’Internet ?

 

Pour répondre à la question de fond : « Peut-on utiliser l’intelligence artificielle pour faire le job d’un rédacteur web ? », on pourrait finalement débattre sur le rôle intrinsèque de l’IA générative. En somme la rédaction de contenus pour le web est-elle une tâche à faible valeur ajoutée ? Personnellement, je pense que si l’on me confie des contenus à réaliser, ce n’est pas parce que je propose des services économiques, mais bien parce que j’offre un contenu pertinent, bien construit, soigneusement rédigé et également optimisé pour le référencement naturel. Et je vais même plus loin en réfléchissant à une cohérence éditoriale, en identifiant le bon format, en croisant les contenus complémentaires ou encore en surfant sur l’actualité.

 

IA générative et SEO : qu’en dit Google ?

Google, le maître du SEO, s’est prononcé de manière assez vague sur le sujet en indiquant en substance que le recours à l’IA pour la génération de contenus web lui importait peu tant que la valeur ajoutée pour l’internaute était respectée. D’où la mise à jour HCU de son algorithme d’ailleurs. Mais rappelons que la logique de son moteur de recherche est de proposer le contenu le plus pertinent possible à l’internaute. Or, comme je l’ai écrit plus haut, l’IA offre aujourd’hui un style trop plat et surtout des éléments uniformisés. 

La communauté des référenceurs a déjà réalisé des tests pour comparer la performance de contenus générés par l’IA versus celle de ceux produits ‘à la main’. Les résultats sont sans appel : la rédaction web de la main de l’homme est trois fois mieux référencée que celle écrite par l’intelligence artificielle.

 

Ne vous méprenez pas, je ne fais surtout pas le procès de l’IA. Je pense simplement qu’elle doit être utilisée judicieusement et faire le travail à nos côtés plutôt qu’à notre place. Si le sujet vous intéresse, voici quelques pistes d’utilisation de l’intelligence artificielle dans le métier de freelance web.
Elise Roussel

Elise Roussel

Freelance en marketing digital

Freelance depuis 15 ans, j’ai fait mes armes en stratégies d’acquisition de trafic en agence web via différents leviers (référencement payant, liens sponsorisés, affiliation, emailing, jeux-concours…). Depuis que je suis freelance, on me confie régulièrement des missions de prospection web. Deux cas de figure principaux :

  • des clients qui créent leur entreprise et ont donc besoin d’aller chercher des prospects via le web,
  • des sociétés qui me demandent de contribuer à la croissance de leur activité.

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